Un plan de relance de l'activité économique d'après covid19.
Le plan de relance ou politique de relance budgétaire, une des applications de la théorie de Keynes, est un ensemble de mesures de politique économique qui consiste à augmenter les dépenses publiques - donc la dette publique - et à augmenter les réductions d'impôt, mesures qui ont une influence positive sur l'activité économique et le chômage. Ça c'est pour la théorie.
On imagine donc, en confiance (ce mot qu'aime tant La République en marche quand il s'agit d'entreprises), que les entreprises ainsi aidées vont augmenter leur production afin de faire face à une augmentation de la demande.
Les inconvénients d'une politique de relance
Le plan de relance était utilisé avec des pincettes par les États depuis les expériences négatives des années 1970 et 1980.
Qu'est-ce qu'une entreprise si les clients n'ont pas confiance ?
La politique de relance repose sur la confiance, la confiance dans les ménages également : ils vont sortir, ils vont acheter, ils vont consommer. Mais, si les ménages n'ont pas confiance dans l'avenir, les revenus iront vers l'épargne et les entreprises préféreront retarder leurs investissements..
Qu'est-ce qu'une entreprise si le pognon, la thune, le flouze, les pépètes, l'oseille, les biffetons, le pèze, les lovés ne rentrent pas ?
S''il n'y a pas d'augmentation de la demande, les entreprises limiteront leur capacité de production mais augmenteront leur prix (inflation par la demande). La croissance stagne (stagflation).
Échec de la politique de relance.
Et qui remboursera la dette publique ?
La politique de relance conduit nécessairement à une politique de rigueur afin de ramener le déficit public à un niveau supportable. Donc si plan de relance il y a, par la suite, une augmentation des impôts des ménages il y aura.
On se souvient encore de la crise de 2008 - période de Grande Récession due à la crise des subprimes et une politique du crédit hypothécaire facile - et de ses plans de relance pour sauver les banques, de l'accroissement du chômage et des inégalités sociales.
Le Coronavirus et les plans de relance de 2020. Le Next Generation EU.
Quand, en 2020, les États européens sont frappés par le coronavirus, les ministres des Finances de l'Union Européenne conviennent, le 9 avril 2020, d'un plan de relance européen à court terme de plus de 500 milliards d'euros :
- Une ligne de crédit de 240 milliards pour la santé ;
- 100 milliards pour le chômage partiel ;
- Un fond de garantie de 200 milliards permettant des prêts aux entreprises via la Banque Européenne d'investissement.
Puis, le
27 mai 2020, la Commission Européenne présente un fonds de relance à plus long terme de 700 milliards. le
Next Generation EU. Soit,
- 500 milliards de subventions ;
- et 250 milliards de prêts accordés aux États. *
Le tout financé par un emprunt sur les marchés financiers au nom de l'Union Européenne. L'emprunt se ferait au mois de mai 2021 et les aides pourraient être versées durant l'été 2021 aux 27 membres mais en priorité aux États les plus touchés par le Covid 19.
Mais attention, cette aide aux États est conditionnée à une ligne de conduite budgétaire à suivre. Autrement dit, des réformes à faire. Comme par exemple des coupes dans les investissements publics.
Le plan doit être adopté par le Parlement Européen et le Conseil de l'Union Européenne.
Pendant ce temps, les Eurodéputés se battent pour une hausse des montants alloués à certains programmes comme la recherche et la santé et pour que les versements soient conditionnés au respect de l'État des droits.
Et qui va rembourser l'emprunt ?
En principe pas les citoyens. Enfin... Pas directement.
Car ce sera l'heure des impôts européens : une petite taxe carbone aux frontières, une petite taxe sur les déchets, une petite et hypothétique taxe numérique sur les fameux GAFAM et peut-être pas seulement...
- 1er janvier 2021, entrée en vigueur de la taxe sur les déchets plastiques ménagers et non ménagers non recyclés (80 cents/kg) ;
- 2023, taxe sur le carbone...
- Une génération (ironie du nom du plan) car l'emprunt est remboursable du 30 ans. Jusqu'en 2058.
Le Next Generation EU et le plan de relance sur le plan national
Le Next Generation EU est basé sur un financement par un endettement commun des États-membres et les parlements nationaux doivent en donner l'autorisation à la Commission Européenne.
Chaque État-membre devra proposer son plan de relance nationale qui sera mis en discussion du 15 octobre au 31 décembre 2020 et ratifié vite fait par les députés nationaux.
Et en France que se passe-t-il ?
La France devrait recevoir 40 milliards (versés en 2021 et 30% restants en 2023) de ce plan qui a été signé le mardi 21 juillet 2020 par les 27 États-membres, montant basé sur des éléments tirés des 4 dernières années tels que la population, le PIB par habitant, le taux de chômage avant la pandémie.
Le plan de relance de la France ? Ce n'est pas compliqué Il s'appelle France relance.
* ( Mise à jour du 30 septembre 2020 : 312 milliards de subventions et 350 milliards de prêts).
Mise à jour du 19 octobre 2020 : "L'objectif de verser l'argent au début de 2021 doit être tenu, dit Christine Lagarde... ne pas se perdre dans les dédales administratifs" (Ouest France ).
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